La BCE fait face aux vents contraires

Comme prévu, la Banque centrale européenne a approuvé jeudi un nouveau plan de relance réduisant les taux d'intérêt et augmentant les achats de titres, sans date butoir, afin de soutenir la croissance économique et les anticipations d'inflation. En outre, la banque centrale a annoncé un système de tiering visant à atténuer l’impact négatif sur le secteur bancaire. La BCE fait face aux vents contraires actuels mais seul un programme de relance budgétaire ambitieux et crédible en Europe pourrait être à l’origine d’un revirement de situation.

QU'EST-CE QUI A ÉTÉ DÉCIDÉ ?

La BCE a révisé à la baisse ses prévisions de croissance et d'inflation pour 2019, 2020 et 2021. La baisse de l'inflation, la quasi récession de l'Allemagne flirtant et la guerre commerciale mondiale ont affecté la confiance et poussé la banque centrale à réactiver ses efforts monétaires.

  • Comme prévu, la BCE a abaissé le taux des dépôts de 0,10% à -0,50%, conformément à nos attentes.
  • La BCE a annoncé certaines modifications de son programme TLRTO (Opérations de refinancement ciblées à plus long terme) afin de préserver des conditions de crédit favorables. Le programme a été prolongé de deux à trois ans avec des conditions plus avantageuses, telles qu'un taux d'intérêt réduit, compris entre 0% et -0,50%.
  • Draghi a également annoncé un système de tiering à 2 paliers visant à limiter l'impact des taux d'intérêt négatifs sur les banques, exemptant six fois les réserves obligatoires de chaque banque et réduisant l'impact des taux d'intérêt négatifs sur le secteur de 2 milliards d'EUR.
  • Enfin, la banque centrale a lancé un nouveau cycle de Quantitative Easing (assouplissement quantitatif), commençant ses achats d'actifs mensuels de 20 milliards d'euros à compter de novembre «aussi longtemps que nécessaire». La longueur du programme dépendra donc de l'état de l'économie et n'a pas de date de fin prédéfinie comme dans le passé.
  • De plus, Mario Draghi et Christine Lagarde, au cours des dernières auditions du Parlement européen, ont poussé les gouvernements européens à intensifier leurs efforts en matière de politique fiscale. « La politique budgétaire devrait devenir la politique principale », a déclaré Draghi. « Compte tenu de l'affaiblissement des perspectives économiques et de la persistance des risques à la baisse, les gouvernements disposant d'une marge budgétaire doivent agir efficacement et rapidement. Tous les pays devraient redoubler d'efforts pour parvenir à une composition des finances publiques plus favorable à la croissance ».

 

ENVIRONNEMENT “RISK-ON” SUR LE COURT TERME

La BCE a présenté un vaste programme d'assouplissement monétaire. Tous les leviers, y compris la réduction du taux des dépôts, le système de tiering, le QE et les modifications d’indications prospectives, ont été activés. Si certaines mesures ne répondent que faiblement aux attentes, elles sont contrebalancées par un QE qui ne dépend pas du calendrier, mais de la situation économique. 

Les annonces de la banque centrale européenne ne font que confirmer notre position tactique positive sur les actions, implémentée depuis le 6 août dernier. Mercredi prochain, la Réserve fédérale publiera sa communication mensuelle post-FOMC, réduisant probablement son taux directeur de 25 points de base, suivie du « Sommet sur le Climat » en Allemagne, qui pourrait éventuellement donner lieu à des mesures de relance budgétaire.

Recherche rapide

Obtenez des informations plus rapidement en un seul click

Recevez des informations directement dans votre boîte e-mail